Le confort dans le changement

Quand je retrace mon parcours de vie, surtout professionnel ou que je repense à mes choix j’ai longtemps cru que cela faisait de moi une personne instable.

Instabilité ou insatiabilité ?

L’instabilité caractérise ce qui a tendance à changer continuellement, les personnes qui sont sujets à des variations continuelles de comportement.

L’insatiabilité caractérise une personne ou quelque chose qui ne peut être rassasié dont les désirs ne peuvent être comblés.

Apriori rien de très positif.

Je doutais beaucoup sur ce que je souhaitais faire, pourquoi je finissais par vouloir de nouveau changer, vouloir autre chose. Je pensais que c’était un trait “toxique” ou pas encore guéri de ma personnalité, chercher de l’inconfort pour se sentir vivante. J’errais un peu sans but, à la recherche de quelque chose sans savoir quoi.

Approximativement 250 idées de projets ou de métiers au compteur, l’envie de tout faire en même temps et l’impression d’être dans un brouillard perpétuel.

J’ai longtemps considéré que c’était le résultat de mon instabilité.

Auto-sabotage

Est-ce finalement de l’auto-sabotage ? Ne pas se contenter de ce qu’on a, des personnes qui nous entourent et de vouloir toujours plus ? C’est bien connu on ne peut pas tout avoir.

Et bien c’est faux.

S’accepter et surtout se comprendre

Tout le principe de la vie et du chemin vers la connaissance de soi est bien d’apprendre à se comprendre, d’accepter et d’embrasser ces parties de nous qu’on met parfois (souvent ?) à la cave.

Identifier ces fonctionnements ou traits de caractère peut également nous permettre de capitaliser dessus et de même en faire une force. Avec le temps j’ai compris que chaque défaut avait son pendant - sa qualité. Et inversement.

Par exemple, la rigueur, qualité connue et reconnue peut dévier vers de la rigidité, du perfectionnisme ou un côté “control freak”.

Au fur et à mesure des thérapies que j’ai pu faire j’ai découvert et appris à aimer un certain nombre de choses sur moi-même.

La dernière en date est mon attrait pour le changement.

Je ne recherche pas à tout prix à me réinventer tous les quatre matins, mais cela fait partie de moi. J’ai besoin de vibrer, de sentir le feu qui jailli, faire travailler tous mes neurones. C’est ainsi que je suis la plus créative et la plus productive.

J’ai toujours aimé la gestion de projet pour la phase de réflexion, de création et de mise en place. Une fois que la stratégie était établie et le projet sorti de l’eau j’éprouve un ennuie profond. C’est rodé, ça tourne, il n’y a pas ou peu de surprises.

Dans mes relations humaines, amicales ou sentimentales je fonctionne de la même façon. Je suis curieuse, j’ai besoin qu’on m’apprenne des choses, j’ai besoin d’être émulsionnée comme une mayonnaise, j’ai besoin de ressentir une forme d’intensité même si c’est au sujet de quelque chose qui ne me passionne pas à la base.

Personnalité ? Neurodivergence ?

La psychologue qui m’accompagne depuis quelques mois m’aide beaucoup à dédramatiser certaines choses à mon sujet.

Le terrain avait été bien défraichi et nettoyé grâce au coaching que j’ai fait l’année dernière.

Ce besoin d’intensité, d’avoir mes sens et mes neurones sollicités fait partie de qui je suis. Une partie peut être attribuable à ma personnalité, une autre à mon fonctionnement. En revanche, connaitre la proportion personnalité vs neurodivergence n’a pas grand intérêt selon moi, le résultat est le même.

Ce qui est important c’est de savoir ce que j’en fais et comment ne plus vouloir le lisser, voire le cacher et ne pas capitaliser dessus.

En faire une force

J’ai compris que c’était une chance d’être aussi à l’aise dans l’inconfort, voire même d’y être confortable. Je sais que j’ai la capacité de me retourner, de retomber sur mes pattes et de créer à partir de ce changement.

Apporter aux autres cette capacité de modelage.

J’ai compris que ce qui me plaisait c’était donc cette phase de relance, de création: l’avant et le pendant.

C’est donc ce sur quoi je me concentre.

Et si mon expertise trouvait sa racine dans cette curiosité et l’attrait du renouveau. Avec le temps j’ai compris que j’avais la capacité de croiser tout ce que j’avais appris jusqu’ici, trouver des liens, se servir d’un cas pour un contexte bien différent, faire parler les expériences.

Mes 250 idées : une chance !

A moi d’apprendre à les trier, les prioriser et construire petit à petit le puzzle pour les remettre à leur juste place. Faire un pas à la fois, me poser avec chacune d’elle et ressentir ce qui me fait le plus vibrer, ce que mon intuition me dit à leur sujet. Si je dois réorienter c’est logique, rien n’est sorti de terre parfaitement parfait du premier coup (rien n’est parfaitement parfait d’ailleurs).

Ce n’est pas combler un vide : c’est créer plus d’espace

Ce n'est pas que je ne profite pas de ce que j’ai, c’est que j’ai envie de plus et de continuer d’avancer.

Je suis reconnaissante de ce que j’ai créé, obtenu, des personnes qui sont présentes dans ma vie.

J’ai juste envie de plus.

Pas parce que ce n’est pas assez et que j’ai besoin de combler un vide. Plutôt parce que c’est une forme de croissance pour moi. Continuer de créer, inventer, rencontrer des personnes, vivre des expériences pour grandir, m’élever. Comme si on rajoute des ingrédients dans une pate, pour la faire grossir. Parfois il faut la laisser reposer pour les intégrer et pouvoir continuer d’en rajouter par la suite.

Je ne suis pas instable, j’ai trouvé mon équilibre et mon confort dans le fait de me réinventer, d’apprendre et de créer.

Le meilleur conseil que j’ai reçu jusqu’ici : apprendre à me connaitre, être entourée et soutenue et me faire accompagner par des personnes qui savent de quoi elle parle.

Ma plus grande force : ma curiosité et ma capacité pour retrouver mon chemin

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