J’en ai marre des reconversions professionnelles

De plus en plus de personnes dans mon entourage passent à la casserole : la reconversion professionnelle.

Et j’en ai marre d’entendre ce terme.

Même si étymologiquement cela fait du sens :

  • Reconvertir = Transformer, modifier quelque chose pour l’adapter à une situation, à une activité nouvelle.

Cela s’applique donc à une nouvelle activité pour laquelle on n’a pas été initialement formé.

Pourtant intrinsèquement quand on parle de reconversion, on pense recommencer tout à zéro, laisser derrière nous ce qu’on savait faire, qui on était et partir sur un métier qui n’a absolument rien à voir.

Et je crois que j’en ai ma claque de cette implication.

Et si la reconversion n’était pas tout simplement une évolution ?

La suite logique des choses

Mes parents et mes grands parents sont l’exemple parfait de ce qu’on imagine comme des carrières normales.

Mes grands parents ont été instituteurs toute leur vie.

Mes parents quant à eux, ont toujours travaillé dans la même filière voire au sein de la même entreprise. Certes sur des métiers différents, mais globalement dans un même moule.

Ma sœur, est née avec cette passion pour l’enseignement : elle m’a appris à lire, me faisait l’école à la maison (alors que j’allais à l’école et que nous avons 4 ans d’écart), oui j’avais bien la double dose.

Quant à moi, le parcours est plus sinueux.

Des débuts dans une carrière artistique et une scolarité en horaires aménagés danse classique, puis une première « reconversion » en école de commerce direction le master en finance. Quelques années sur la suite logique en banque d’investissement.

Puis la deuxième, vers le vin, d’abord en start-up de financement participatif, un pied toujours dans la finance, la gestion de projet et la stratégie d’entreprise.

Puis troisième en tant que responsable de cave & bar à vin.

Et actuellement entrain de penser et préparer la quatrième.

J’en viens donc à la conclusion :

  • soit je suis complètement paumée

  • Soit ma carrière évolue avec qui je suis, mes envies, mes centres d’intérêts et je construis mon portefeuille d’expériences et compétences pour un projet plus grand (dont je n’ai pas encore d’idée très précise)

Je suis en évolution plutôt qu’en reconversion.

Reprendre sa responsabilité et confiance en ses compétences (et ses choix)

C’est une discussion que j’ai eu avec des amies très proches.

Nous sommes biberonnés avec ce schéma dit « normal » de faire sa carrière dans la même industrie ou le même métier dans des secteurs différents.

On oublie de valoriser, et se valoriser lorsqu’on souhaite faire quelque chose de différent ou en tout cas qu’on en a notre claque de ce qu’on fait.

Le travail, c’est quand même 8 heures (au mieux) de notre journée, alors pourquoi perdre son temps avec quelque chose qui nous ennuie profondément ou nous rend malheureux.

Sur le sujet d’une possible évolution vers un métier très différent je lui ai conseillé de se reconnecter à son pourquoi et à ses priorités.

  • Si le pourquoi est d’avoir une situation financièrement suffisamment confortable pour vivre selon ses envies, si le pourquoi est de s’amuser, d’aider, soigner que sais-je la réponse aux questions sera très différente.

Se reconnecter à son pourquoi c’est aussi reprendre du recul sur la situation et se demander :

  • Quelles sont mes compétences ?

  • Quelle est mon expérience

  • En quoi cela nourrit ce pourquoi? Comment je peux capitaliser dessus ?

  • Où est ma zone de génie, là je ne vois pas le temps passer et cela me parait naturel?

  • Comment reprendre le pouvoir sur ma situation actuelle et faire évoluer ma vie professionnelle pour nourrir ce pourquoi?

Ce que cela dit sur nous

Au-delà de la question de wording et des doutes que cela peut engendrer le nombre d’évolutions professionnelles en disent long.

  • Nous adoptons un regard différent sur la carrière professionnelle, on accepte de ne plus suivre la normalité et le moule qui était en place jusqu’ici.

  • On apprend à s’écouter, écouter ses envies, ses passions et ses élans.

  • Il devient de plus en plus difficile de rester motivé, investis et se reconnaître dans les valeurs des entreprises aujourd’hui.

Dernièrement j’ai l’impression d’avoir entendu des récits tous plus ubuesques les uns que les autres.

Il y a vraiment des situations qui ne sont pas du tout normales, qui ne devraient pas avoir lieu avec un manque d’humanité, d’intelligence émotionnelle (et d’intelligence tout court)….

Une communication proche de celle d’un cailloux.

Lorsqu’on sort du schéma des élèves sages, disciplinés et dociles nous devenons le problème.

Et ça je crois que c’est ce qui me révolte le plus.

Nous sommes en plein dans un réveil initiatique sur nos choix de vie. Peut-être que l’âge et la maturité jouent, peut-être est-ce le climat mondial actuel qui nous fait revoir notre copie et nos priorités.

Les faits sont là nous sommes nombreux à ne plus accepter l’inacceptable et tant mieux.

Malheureusement nous sommes souvent culpabilisés, nos compétences et notre utilité remis en question, notre confiance et notre intégrité ébranlée.

Ne pas perdre le cap et se recentrer

Dans ce genre de situation lorsqu’on se sent perdu « par rapport aux autres », je conseille toujours de se recentrer sur soi.

Faire une pause, ralentir pour sortir du brouillard.

En voiture, si on continue à pleine balle alors qu’on ne voit pas la route, soit tout se passe bien mais avec un niveau de stress beaucoup trop élevé, soit on sort de la route, soit on se prend un mur, soit on se trompe de chemin.

Et pour cela il n’y a pas de recette miracle : ralentir

C’est s’offrir la chance de continuer d’avancer avec plus de sérénité et de sécurité, et ne pas se tromper de voie (c’est le sujet de mon précédent article).

C’est compliqué et ingrat car on ne nous a pas appris à le faire. Au contraire, on nous a dit d’être toujours plus performant et productif.

S’entourer de personnes qui nous voient tels que nous sommes et qui nous rappellent notre valeur lorsque tout semble aller de travers.

S’écouter et ne pas écouter les conseils des autres sur ce qu’on devrait faire ou ne pas faire car nous sommes notre propre boussole. Plus précisément notre intuition et nos ressentis sont notre propre boussole, nous sommes les seuls à savoir vers où aller.

Et puis, partager un bon repas avec les gens que nous aimons autour d’un vin qui nous réconforte ca marche très bien aussi.

Voici mes trois suggestions découvertes récemment :

  • Saint Joseph du Domaine Semaska millésime 22 : la Syrah a toujours raison, finement poivré et mentholé, des tannins velours et une profondeur de fruit qui ravie les papilles

  • Séléné de chez Stellaire millésime 23: la fraîcheur du chardonnay travaillé en demi-muid pour lui apporter de la texture, du gras et du volume.

  • Blanc d’assemblage Chavost : Chardonnay et meunier, en brut nature, vineux qui tire légèrement sur la noix, subtilement épicé, une texture opulente et généreuse tout en restant vif comme on aime le champagne

Continuez d’évoluer, de vous transformer et construire la vie que vous voulez vivre.

J’ai hâte de vous retrouver autour de la table.

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Le confort dans le changement