Le positif attire le positif
Cette phrase que j'ai beaucoup entendue, que je me suis beaucoup répétée et qui commence à me casser les pieds.
Un équilibre bancal
Pourtant je suis de nature plutôt positive. Je rebondis, je vois le verre à moitié plein et je cherche à apprendre de chaque expérience. Depuis quelques temps rester positive est devenu un challenge. Je ne sais pas si vous connaissez le jeu où il faut taper sur la tête des taupes quand elles sortent : voilà ce que je ressens. Je positive, je sors la tête et "paf" un coup de marteau.
Je suis sortie de la spirale "ça n'arrive qu'à moi, j'ai la poisse". Mais la vie est dure. Parfois, je prends du recul et je me dis, qu'il y a beaucoup de choses positives. Je suis reconnaissante pour les choses, qui paraissent simples, et qui sont pourtant vitales : le toit au-dessus de ma tête, une famille saine et aimante, des amis aimants et qui me soutiennent.
Mais je veux plus. Je suis partagée entre me dire c'est normal et n'en demande pas trop non plus. Soit heureuse de ce que tu as. Alors c'est un combat contre moi même qui s'installe : la peur de trop en demander, la peur d'échouer, la peur de souffrir qui pointent le bout de leur nez. Et en face, l'optimisme, l'ambition, la motivation, l'envie et un peu de rage d'y arriver qui pèsent dans la balance. Être positive sur ce que la vie a à m'apporter et être "pragmatique" en me disant c'est déjà bien, pourquoi demander plus.
Je n'ai pas de recette miracle ni de formule magique, malheureusement. I wish. La vie est faite de hauts et de bas, qui peuvent parfois s'alterner en l'espace de 2 minutes. Des moments de maturité et de sagesse où je me dis, ainsi soit-il ça ira un peu mieux demain. Et d'autres où la fatigue, surtout émotionnelle prend le dessus. Des moments, presque de désespoir, où j'ai l'impression que le bout du tunnel ne fait que reculer. C'est aussi cela que j'ai choisis en vivant intensément, en acceptant de ressentir mes émotions même si elles sont, parfois, trop pour moi.
Mes conseils
Bien s'entourer.
J'ai eu souvent l'idée, à tort, que je ne suis jamais aussi bien servie que par moi-même, que je suis la seule à vraiment comprendre ce que je ressens, qu'en parler c'est montrer mes failles et donner l'opportunité aux autres de s'insérer et mettre plus de bazar encore. Aujourd'hui, j'apprends un peu plus chaque jour, à faire confiance à mon entourage, oser dire ce que je ressens, de quoi j'ai peur et demander de l'aide ou du soutien.
Prendre du temps pour soi.
J'enfonce une porte ouverte je sais. Mais c'est tellement important d'apprendre à savoir ce qui nous fait du bien quand on a besoin de prendre du recul ou qu'on a un coup de mou. De mon côté, j'avais du mal à identifier vraiment ce qui me faisait du bien car cela changeait tout le temps. Et en fait, j'ai compris que c'était de m'écouter, écouter ce que mon corps et mon cœur voulaient. C'est parfois de cuisiner, de peindre, de lire ou de pratiquer du sport, cela passe aussi par mettre du vernis ou prendre rendez-vous chez le coiffeur
Ecrire.
'écris, pas tous les jours mais presque. Encore plus depuis que j'ai ouvert cet espace. Ecrire a toujours été très thérapeutique. Je ne sais pour quelle raison j'avais arrêté entre le lycée et les études supérieures. Ecrire me permet d'extérioriser, conscientiser, repérer des schémas et des cycles qui se mettent en place. Cela me permet de repérer quand je suis dans une phase plutôt négative et qu'il est temps de me secouer.
Se secouer, se mettre en action.
Il y a un temps pour tout. Le temps du repos, de la pause et de la digestion de l'information. Ce temps est propre à chacun, évolue en fonction de la situation, de notre état du moment et il faut l'accepter. Mais j'essaie au maximum de ne pas tomber dans la complaisance de cette digestion. Sortir de cette pause demande des efforts, une prise de risque, de l'énergie, du courage, de la force et d'accepter sa vulnérabilité. C'est à ce moment-là que j'arrive à retrouver mon positivisme.
Célébrer les victoires.
Je dis toujours, il n'y a pas de grandes et petites victoires, ce ne sont que des victoires, ou des succès comme vous préférez les appeler. Dernièrement je me rends compte que j'ai oublié les victoires du quotidien et que je me suis uniquement attardée sur les "grandes victoires" de la vie. Celles qui me font avancer professionnellement (un entretien, un contrat, une idée), celles où j'ai fait un bond en avant personnellement, les moments de fulgurances et de déblocages émotionnels. Dans cette course à la performance j'en ai oublié, ces victoires du quotidien : où je suis allée courir même si je n'en avais aucune envie, publier cet article, m'occuper de l'administratif qui traîne etc.
Le positif attire-t-il vraiment le positif ?
Le fait est que quand je suis dans un "bon mood" je suis plus ouverte à voir ce que la vie a à proposer comme expérience, garder l'œil ouvert pour sauter sur les opportunités. Quand je suis maussade, fatiguée et que je baisse les bras je suis dans une sphère ou de toute manière je ne verrai pas les opportunités.
Plutôt que le positif attire le positif, je commence à me dire : être positive me permet de saisir et accueillir le positif. Cela me décharge aussi mentalement d'attendre à chaque coin de rue le positif, de m'autoflageller de ne pas être positive et d'avoir envie d'abandonner pendant un temps. J'apprends à lâcher du lest, ou certains diront lâcher prise de plein de façons différentes et sortir de ce besoin de contrôle qui passe aussi par se forcer à être positive pour attirer le positif.
Une gymnastique cérébrale, la seule pratique sportive où j'essaie de ne pas progresser. Quitter le mental pour revenir dans le corps et le cœur, quitter la (sur)interprétation et les 50 scénarios, pour revenir dans les sensations et les émotions.
Si vous aussi vous vous sentez dans ce up & down, que vous n'arrivez pas toujours à cerner où vous aller ni comment trouver un certain équilibre, I feel you. La vie mérite d'être vécue, mais punaise elle n'est pas toujours simple, surtout quand les blessures et les douleurs ne sont pas physiques. <br>Etonnamment plus j'avance sur ce chemin de connaissance de moi, plus je trouve difficile d'avancer, penser les bobos car je n'arrive pas toujours à savoir où j'ai mal. Du coup trouver le pourquoi quand on a mal partout, cela devient un sacré enjeu. Mais je ne désespère pas, je sais que ça ira. Je trouverai la force, en moi et grâce à mes proches, mes passions et mes temps de pause.
Courage !

